André, Jules, Victor Mancey

1913 - 1984

Informations générales
  • Né le 17 juin 1913 à Camblain-châtelain (Pas-de-Calais - France)
  • Décédé le 26 décembre 1984 à Calonne-ricouart (Pas-de-Calais - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 17 juin 1913 à Camblain-Chatelain (Pas-de Calais)
Décédé le 26 décembre 1984 à Calonne-Ricouart (Pas-de-Calais)

Député du Pas-de-Calais de 1951 à 1958

L'itinéraire d'André Mancey, député communiste du Pas-de-Calais, illustre parfaitement le stéréotype du militant communiste devenu député. Né dans une famille de mineurs, orphelin de guerre en 1916, à l'âge de deux ans, il descend lui-même au fond à treize ans. Il exerce comme mineur jusqu'en 1948, puis est délégué mineur jusqu'à sa retraite. Comme beaucoup d'hommes de sa génération, l'armée interrompt sa vie à de fréquentes reprises, près de quatre années au total. Après son service militaire en 1934-1935, au 110e régiment d'infanterie, il est mobilisé d'août 1939 à juin 1940, avec le grade de sergent. Démobilisé, il participe à la Résistance, distribuant des tracts, participant à des attaques à main armée et à des sabotages. Puis, la Libération venue, il s'engage volontairement pour la durée de la guerre, de septembre 1944 à juin 1945, avec le grade de lieutenant. A l'issue de cette campagne, il reçoit la Croix de guerre 1939-1945. Il s'est marié dans sa commune natale, le 13 avril 1935, avec Fernande Quilliot, ils eurent cinq enfants, dont un ne vécu que deux mois.

Mancey, militant syndicaliste de la CGT, a adhéré au Parti communiste en 1936. A la Libération, le Parti charge ce militant confirmé d'animer la cellule de Calonne. Ayant conduit la liste communiste, il est élu maire de Calonne-Ricouart le 26 octobre 1947 et exerce pratiquement trente ans dans cette commune, jusqu'en mars 1977. Deux ans plus tard, en 1949, il est élu conseiller général du canton d'Houdain (Pas-de-Calais). Il n'occupa que par alternance ce siège très disputé. Réélu en 1951, il est battu au renouvellement en avril 1958.

Militant de plus en plus engagé, André Mancey devient permanent du parti communiste. Délégué mineur à partir de 1948, il préside le puissant syndicat CGT des mineurs d'Auchel et environs. Il participe activement à la grève de 1948, marquée par de violents affrontements dans le bassin avec les CRS puis l'armée. Le 29 novembre 1948, sur proposition de l'ingénieur en chef, le préfet le suspend de ses fonctions de délégué à la sécurité.

Candidat en troisième place sur la liste communiste de la deuxième circonscription du Pas-de-Calais, derrière Auguste Lecœur et René Camphin, André Mancey est élu député communiste le 17 juin 1951. Avec 138 376 suffrages en moyenne, sur 433 566 inscrits et 380 284 exprimés (soit 36,4 %), la liste communiste obtient quatre sièges, contre trois en 1946. Mancey est réélu à l'Assemblée nationale le 2 janvier 1956, figurant en deuxième position après l'exclusion de Lecœur. Avec 151540 voix sur 479 828 inscrits et 423 467 exprimés (soit 35,8 % des voix) le PCF a de nouveau trois élus.

A l'Assemblée, André Mancey siège à la Commission de l'énergie, à celle de la production et des échanges et enfin à la Commission de la défense nationale et des forces armées. Le 10 février 1956, il est désigné comme vice-président de la Commission de la production industrielle. Il dépose de nombreuses propositions de loi, la plupart en faveur de la corporation minière, et notamment des veuves, des retraités et des invalides. Il participe aussi très activement à la dénonciation par les communistes de la Communauté économique charbon-acier, s'opposant à toute idée de réduction ou de liquidation de l'activité minière.

Il défend les positions du PCF dans tous ses votes au Parlement et refuse la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958, ainsi que les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le lendemain.

Il est battu aux élections législatives de novembre 1958 dans la dixième circonscription du Pas-de-Calais, correspondant à une partie du bassin minier (Barlin, Bruay-en-Artois, Naeux-les-Mines, etc.), où il n'obtient que 15 433 suffrages au premier tour et 15 534 au second, sur 51018 inscrits et 42 019 exprimés. Le socialiste Télesphore Caudron est élu dans une triangulaire, avec 18 119 suffrages, 7 750 allant au candidat de l'UNR Marcel Guerlain.

Sa carrière politique se poursuit sous la Ve République.