Pierre Métayer

1905 - 1979

Informations générales
  • Né le 26 août 1905 à Arceuil-cachan ( - France)
  • Décédé le 5 juin 1979 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Yvelines
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 28 avril 1959 au 3 avril 1967

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 26 août 1905 à Arcueil (Seine)
Décédé le 5 juin 1979 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Seine-et-Oise)
Député de Seine-et-Oise de 1946 à 1958 Sous-secrétaire d'Etat aux forces armées du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947
Secrétaire d'Etat à la fonction publique et à la réforme administrative du 12 juillet 1950 au 11 août 1951
Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil chargé de la fonction publique du 1er février 1956 au 13 juin 1957
Secrétaire d'Etat aux forces armées du 17 juin 1957 au 14 mai 1958

Pierre Métayer est le cadet d'une famille de cinq enfants. Son père était un facteur de conviction socialiste. Pierre Métayer devient instituteur à sa sortie de l'école normale d'Auteuil. Militant du Syndicat national des instituteurs (SNI) et du parti socialiste SFIO, il se présente aux élections législatives de 1936 en Seine-et-Oise dans la circonscription de Chatou. Largement devancé au premier tour, il se désiste pour le candidat communiste Pierre Dadot qui est élu. A la veille de la guerre, Pierre Métayer- qui professe maintenant l'histoire et la géographie - est conseiller municipal de Chatou, administrateur du journal Le Populaire, membre de la CAP (commission administrative paritaire) de la SFIO.

Mobilisé comme officier, il participe à la campagne de France. Fait prisonnier, il est interné dans un Oflag d'Autriche où il manifeste son hostilité au régime de Vichy. Il reste en captivité jusqu'en 1945. De retour en France, il est décoré de la légion d'honneur et de la croix de guerre. Il reprend immédiatement ses activités politiques. Il dirige la liste socialiste aux élections à la première Constituante dans la 2e circonscription de Seine-et-Oise (Versailles-Corbeil). Les huit sièges de la circonscription sont partagés entre le PC (118 119 voix sur 359 798 suffrages exprimés ; trois élus), le MRP (100 142 voix ; trois élus) et la SFIO qui, avec 70 968 voix fait élire Pierre Métayer et Pierre Commin. En juin 1946 Pierre Métayer se représente dans la même circonscription. Cette fois-ci, outre les formations du tripartisme, sont en lice PRL (Parti républicain de la liberté) et RGR (Rassemblement des gauches républicaines). Chacune de ces deux listes fait élire un député. Ce qui diminue la représentation de la SFIO (70 091 voix sur 364 617 suffrages exprimés) et du MRP, bien que ces deux partis aient maintenu leur nombre de voix. Seul député socialiste de la circonscription, Pierre Métayer s'inscrit à nouveau à la Commission de la défense nationale. Dès ses premiers mandats, il choisit en quelque sorte deux spécialités qu'il va garder durant toute la IVe République : l'armée, les fonctionnaires. Des deux propositions de loi qu'il dépose sous la première Constituante, l'une porte sur la première question, l'autre sur la seconde. Dans ce dernier cas il s'agit de supprimer totalement les obstacles qui s'opposent encore à l'éligibilité des instituteurs de l'enseignement public aux fonctions de maire et d'adjoint dans les communes où ils exercent.

Aux législatives de novembre 1946, Pierre Métayer retrouve les mêmes têtes de liste qu'en juin. Mais la liste RGR se réclame maintenant aussi de l'Union gaulliste. Les listes du PC et du RGR gagnent des voix, les autres en perdent. Quatre communistes, deux MRP et deux RGR sont élus et un seul socialiste, Pierre Métayer. La liste de la SFIO qui dépassait légèrement les 70 000 voix aux élections précédentes ne recueille que 48 812 suffrages en novembre 1946. Pierre Métayer retrouve la Commission de la défense nationale. Au début de 1950 cette dernière va le désigner pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et de contrôler les crédits militaires. Accessoirement Pierre Métayer est membre de la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945. Il préside en 1947 la commission chargée de faire la lumière sur l'accident de l'avion Cormoran. Sa spécialisation amène Pierre Métayer à entrer dans le cabinet Blum formé en décembre 1946. Durant le mois que dure ce ministère il est un des deux sous-secrétaires d'Etat dont dispose le ministre de la défense nationale, André Le Troquer. Il est candidat à la succession du socialiste Paul Béchard quand, en janvier 1948, celui-ci démissionne de son poste de secrétaire d'Etat aux forces armées. Le poste lui échappe au profit de son camarade de parti, Max Lejeune. Jusqu'en juillet 1950 Pierre Métayer intervient activement sur les problèmes de défense, que ce soit par des propositions de loi (six sont déposées), par des propositions de résolution, par des rapports ou par des prises de paroles lors des séances plénières. En 1949, il fait partie d'une mission parlementaire qui se rend en Indochine. Le 8 juin il donne un compte rendu de son voyage devant le groupe parlementaire socialiste : les termes en sont moins audacieux que ceux du conseiller de l'Union française Alain Savary qui parle à la même réunion après avoir mené une enquête personnelle sur le terrain. De juillet 1950 à août 1951, sous René Pleven et Henri Queuille, Pierre Métayer fait une nouvelle expérience gouvemementale : il est secrétaire d'Etat à la fonction publique et à la réforme administrative et à ce titre placé sous l'autorité directe du président du Conseil. Il doit sans doute ce poste au fait que la SFIO est devenue une sorte de défenseur attitré des fonctionnaires, un défenseur dont on craint les surenchères à la veille des élections législatives.

En juin 1951, de nouveau Pierre Métayer dirige la liste SFIO dans la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise. Donnant sa biographie dans sa profession de foi, il indique qu'il est aussi membre de la ligue des droits de l'homme, de la ligue de l'enseignement, qu'il préside des sociétés sportives ainsi que l'Entraide ouvrière à l'enfance et à la vieillesse. Huit listes sont en compétition dans la circonscription. Avec 10 % des voix (37 337 sur 363 970 suffrages exprimés) la liste socialiste vient très loin derrière celles du PC et du RPF. Pierre Métayer est élu, seul de sa liste. De nouveau nommé à la Commission de la défense, il siège aussi à celle du suffrage universel, du règlement et des pétitions, puis comme suppléant à celle des finances. Son activité parlementaire reste essentiellement liée aux questions militaires et aux problèmes des agents de l'Etat. Sur la délicate question de la Communauté européenne de défense (CED), il est parmi les socialistes qui suivent le secrétaire général du parti Guy Mollet : le 30 août 1954 il vote contre la question préalable qui enterre le projet d'armée européenne. Le 29 décembre 1954, avec la majorité du groupe, il vote la confiance au gouvernement Mendès-France qui a engagé sa responsabilité sur les accords de Paris (réarmement allemand).

Douze listes s'affrontent aux législatives du 2 janvier 1956 dans la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise. La liste socialiste, conduite par Pierre Métayer, progresse un peu en voix, mais recule légèrement en pourcentage des suffrages exprimés (42 876 voix sur 448 365 suffrages exprimés soit 9,6 pour cent). Chaque grande famille politique obtient un siège, sauf les gaullistes qui s'effondrent et les communistes qui conservent leurs trois sortants. Une nouvelle fois Pierre Métayer s'inscrit à la Commission de la défense. Son parti revenant au gouvernement, Pierre Métayer est presque constamment ministre durant cette législature. Il retrouve les postes déjà occupés. Chargé de la fonction publique sous le gouvernement Guy Mollet, il est un des trois secrétaires d'Etat dépendant du président du Conseil. Il est secrétaire d'Etat aux forces armées sous les gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard. Dans les deux cas la structure est la même : le ministre (André Morice, puis Jacques Chaban-Delmas) dispose d'un secrétaire d'Etat par armée ; Pierre Métayer est chargé de l'armée de terre. Le 4 février 1958 Chaban-Delmas et Métayer répondent à une interpellation mettant en cause le favoritisme politique dans l'avancement des officiers. La SFIO a décidé de ne pas faire partie du gouvernement Pflimlin, lequel est investi le 13 mai 1958. Pierre Métayer cesse alors d'expédier les affaires courantes. Il fait partie des socialistes qui refusent le retour au pouvoir du général de Gaulle. Battu aux législatives de novembre 1958, il va sous la République gaullienne poursuivre sa carrière parlementaire, au Sénat puis à l'Assemblée nationale. Pierre Métayer est marié et père d'un garçon.