Jean, François, Etienne Montalat

1912 - 1971

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1912 à Tulle (Corrèze - France)
  • Décédé le 22 septembre 1971 à Limoges (Haute-Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Corrèze
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 22 septembre 1971
Département
Corrèze
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste - Non inscrit

Biographies



Né le 12 juillet 1912 à Tulle (Corrèze)
Décédé le 22 septembre 1971 à Limoges (Haute-Vienne)

Député de la Corrèze de 1951 à 1958

Jean Montalat est né le 12 juillet 1912 à Tulle, en Corrèze. Fils d'officier, il poursuit ses études au lycée de Limoges, puis au Prytanée militaire de la Flèche. Après quelques années passées sur les bancs de la Faculté, à Limoges puis à Strasbourg, il s'installe comme pharmacien à Tulle en 1935.

Mobilisé en septembre 1939, Jean Montalat rejoint après la défaite le réseau Alliance ; pourchassé par la Gestapo, il parvient, en 1943, à gagner l'Algérie, et entre à l'état-major des Forces françaises libres, auprès du général Cochet. Au lendemain de la guerre, Jean Montalat se voit décerner, pour son action dans la Résistance, la Légion d'honneur, la Croix de Guerre 1939-1945, la Médaille de la Résistance et la Médaille des évadés.

Membre dès avant la guerre des Jeunesses socialistes, Jean Montalat devient à la Libération secrétaire de la fédération socialiste de la Corrèze. A l'occasion des élections d'octobre 1947, il entre au conseil municipal de Tulle, et devient moins de deux ans plus tard, le 9 mai 1949, le premier adjoint au maire.

Candidat aux élections législatives du 17 juin 1951 dans la Corrèze, Jean Montalat figure en deuxième position, derrière Henri Queuille, sur une liste commune au Parti radical, à la SFIO, au MRP et au RGR. Avec 54 351 voix sur 134 554 suffrages exprimés, la liste emporte deux des quatre sièges à pourvoir. Les deux autres sièges vont aux communistes Léonard Chausson et Jean Goudoux ; le scrutin voit la défaite du candidat du RPF, l'ancien ministre des armées et député sortant Edmond Michelet, qui ne recueille que 19 641 voix.

Délaissant son officine de Tulle pour se consacrer entièrement à ses activités politiques, Jean Montalat est nommé membre de la Commission de la défense nationale, dont il est aussi élu secrétaire, de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et de la Commission des immunités parlementaires. Il est par ailleurs désigné par la Commission de la défense nationale pour siéger au sein de la « Commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine ». L'activité parlementaire de Jean Montalat témoigne d'un certain éclectisme, puisqu'elle touche aussi bien aux questions sanitaires et sociales (le député de la Corrèze est l'auteur de plusieurs textes sur la répression de l'usage et du trafic de stupéfiants) qu'aux questions militaires et stratégiques ; Jean Montalat intervient en particulier à plusieurs reprises à la tribune de l'Assemblée pour réclamer la réouverture par la justice française du dossier du général Lammerding, commandant la division Das Reich, responsable en juin 1944 des massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane.

Candidat au renouvellement de son mandat aux élections législatives du 2 janvier 1956, Jean Montalat est cette fois placé en première position sur la liste de la SFIO ; il conclut un apparentement avec la liste radicale de Henri Queuille et la liste Indépendante d'Ernest Bounaix. La liste recueille 23 396 voix sur 135 319 suffrages exprimés, et emporte l'un des quatre sièges à pourvoir ; Henri Queuille retrouve lui aussi son siège, et le PCF obtient de nouveau deux élus.

Jean Montalat retrouve la Commission de la défense nationale, la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, et la Commission des immunités parlementaires ; il est par ailleurs élu, le 2 juillet 1957, vice-président de la Commission de la défense nationale. Le député de la Corrèze dépose au cours de la législature plusieurs textes importants. Il est notamment l'auteur d'un rapport, déposé le 7 mars 1956 au nom de la Commission de l'intérieur, sur le projet de loi accordant au gouvernement des pouvoirs spéciaux pour le rétablissement de l'ordre en Algérie ; en qualité de rapporteur, il intervient le lendemain à la tribune de l'Assemblée, pour souligner la nécessité de « promouvoir de toute urgence une politique sociale et économique en faveur des musulmans algériens » et rappeler l'« indissolubilité » des liens qui unissent la France et l'Algérie.

Jean Montalat dépose aussi, le 15 novembre 1956, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à obtenir que la création d'une « Commission internationale d'enquête sur les crimes contre l'humanité », amorce d'une véritable juridiction pénale internationale, soit inscrite à l'ordre du jour de la prochaine session de l'Organisation des Nations Unies : « marquée par un paroxysme de la criminalité internationale ainsi que par la découverte de moyens de destruction capables d'anéantir toute vie humaine sur la surface de la terre en quelques heures, à cause même de cette marque, notre époque est, doit être, celle de l'instauration d'un ordre public légal international », écrit-il dans ce texte aux accents prophétiques.

Jean Montalat intervient encore longuement le 27 février 1958, au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1958, pour évoquer le programme français de construction d'un armement nucléaire, programme « officiellement clandestin » et déjà bien avancé grâce aux travaux menées par le Commissariat à l'énergie Atomique depuis le début des années 50. Devant le ministre de la défense nationale et des forces armées, Jacques Chaban-Delmas, Jean Montalat plaide pour un changement dans la répartition des compétences entre le CEA et les armées : « il faut que le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) soit chargé de préparer les matières fissiles et que toutes les études connexes sur la balistique, la chimie, la physique, les matériaux, les mathématiques soient confiées à l'armée qui dispose des équipes nécessaires pour ce travail », demande le député de la Corrèze. Il ne sera pas entendu : quelques mois plus tard, en septembre 1958, la création de la Direction des applications militaires viendra sceller la prééminence du Commissariat à l'énergie atomique dans la conduite du programme nucléaire militaire français.

A l'occasion des principaux votes des deux législatures, Jean Montalat se conforme aux positions arrêtées par le groupe parlementaire socialiste. Partisan du retour au pouvoir du général de Gaulle, en faveur duquel il vote les 1er et 2 juin 1958, il poursuit une brillante carrière municipale et parlementaire sous la Ve République.



MONTALAT (Jean, François, Etienne)
Né le 12 juillet 1912 à Tulle (Corrèze)
Décédé le 22 septembre 1971 à Limoges (Haute-Vienne)

Député de la Corrèze de 1951 à 1971


Après avoir fait campagne pour le « oui » au référendum durant l’été 1958, Jean Montalat est l’un des rares députés socialistes sortants à être réélu en novembre 1958. Candidat dans la première circonscription de la Corrèze, il explique à ses électeurs, dans sa profession de foi, que la nouvelle Constitution ne menace pas les libertés, qu’elle améliore le fonctionnement du système parlementaire et peut assurer la stabilité ministérielle. Avec 13 227 voix au premier tour, soit 29,8 % des suffrages exprimés, Jean Montalat est devancé par le député communiste sortant Pierre Pranchère (15 549 voix), mais devance Jean Massoulier, le maire radical de Tulle (9 387 voix), qui se prononce en sa faveur. Jean Montalat est élu au second tour en recueillant 24 247 voix, soit 55,1 % des suffrages exprimé.

En mars 1959, il est également désigné maire de Tulle, sa liste « d’entente républicaine et d’administration municipale », ayant été élue en totalité face à celle du Parti communiste français (PCF) grâce au retrait de la liste du maire sortant.

Au Palais-Bourbon, le député-maire corrézien siège au bureau du groupe parlementaire socialiste dès novembre 1958. Il est élu vice-président de l’Assemblée nationale le 10 décembre suivant. A ce titre, il préside une cinquantaine de séances dans l'hémicycle tout au long de la législature. Il prend par ailleurs part à la discussion du projet de loi de finances pour 1961 le 3 novembre 1960 et à celle du projet de loi d'orientation agricole le 18 mai 1960. Le texte relatif à la participation de 1'Etat à la réparation des dommages causés par les inondations retient son attention : il intervient le 24 novembre 1960 pour évoquer les cas de Tulle et Brive-la-Gaillarde. Il interroge enfin Wilfrid Baumgartner, ministre des Finances et des affaires économiques, pour demander un plan d'aide économique aux départements du Centre le 24 novembre 1961.

Lors des grands votes de cette première législature, Jean Montalat se prononce contre la déclaration de politique générale du gouvernement Debré, le 16 janvier 1959, et contre le projet de règlement définitif de l’Assemblée nationale, qui réduit les prérogatives des parlementaires, le 3 juin 1959. Le député socialiste approuve ensuite la déclaration de politique générale du 15 octobre 1959, ainsi que l'octroi de pouvoirs spéciaux au gouvernement Debré, le 2 février 1960, après la Semaine des Barricades. Il vote en revanche contre le projet de loi concernant l’enseignement privé, le 23 décembre 1959, et contre la modification du Titre XII de la Constitution relatif à la Communauté française, lors du scrutin du 11 mai 1960. Jean Montalat vote également contre le programme du gouvernement Pompidou, le 27 avril 1962. Enfin, il se montre favorable à la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault et vote pour la motion de censure du 4 octobre 1962, qui provoque la chute du gouvernement.

Hostile, comme le reste de son parti, à l’élection du président de la République au suffrage universel direct, Jean Montalat, se présente sous l’étiquette de l'Union socialiste, radicale et républicaine au premier tour des législatives dans la première circonscription corrézienne. Le 25 novembre 1962, il est élu par 23 032 voix, soit 57,9 % des suffrages exprimés, contre 16 732 à Pierre Pranchère (PCF).

Devenu l'un des députés les plus populaires de l'hémicycle, Jean Montalat est réélu vice-président de l’Assemblée nationale. A ce titre, il intervient à de nombreuses reprises puisqu'il préside plus de quatre-vingt séances tout au long de la législature.

En tant que député, il est membre du groupe socialiste et de la commission de la défense nationale et des forces armées, et intervient au nom de son groupe dans les débats budgétaires des 24 janvier 1963 et 6 novembre 1964 sur les crédits alloués au ministère de la Défense. Il s’exprime sur le projet de loi de programme relative à certains équipements militaires, le 2 décembre 1964, et sur le projet de loi relatif au recrutement en vue de l'accomplissement du service national, auquel il s'oppose lors du vote du 26 mai 1965. Critique vis-à-vis de la politique extérieure et de défense gaulliste, Jean Montalat vote contre la ratification du traité de coopération franco-allemande, le traité de l’Elysée, le 13 juin 1963. Il interroge le gouvernement au sujet de la réforme des écoles militaires préparatoires le 10 novembre 1965 et de l'affaire Ben Barka, le 6 mai 1966. Il se montre défavorable au projet de loi relatif à certaines modalités de la grève dans les services publics, le 26 juillet 1963, de même qu’au projet de loi relatif à l’élection des conseillers municipaux, le 17 juin 1964.

En parallèle, Jean Montalat ne cesse de conforter son implantation locale durant cette décennie : le député-maire de Tulle est désigné président du Comité régional d’expansion économique du Limousin, président de la Commission de développement économique régional (CODER), membre du Comité d’administration de l’Association amicale des maires de Corrèze. Il est réélu maire de Tulle en 1965, grâce à une coalition de type Troisième force.

Au sein de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), ce proche de Gaston Defferre est en effet un partisan convaincu des alliances au centre et un adversaire déterminé du rapprochement avec les communistes. Il accepte difficilement la logique de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), la présentant comme une « étape vers un grand parti travailliste ». Le 22 décembre 1966, après l’accord conclu entre celle-ci et le PCF pour un désistement réciproque en faveur du candidat de gauche le mieux placé aux législatives à venir, il tient une conférence de presse où il déclare : « Candidat investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, je suis surtout le candidat de mon conseil municipal qui est composé de socialistes, de radicaux, de démocrates-chrétiens et de personnalités apolitiques qui se reconnaissent dans l’une de ces trois familles. En aucune manière, je n’accepterai de me désister ou de me retirer au profit du candidat communiste et, si le candidat communiste arrivait en tête au premier tour, ce qui me semble bien improbable, je me maintiendrais au deuxième tour. […] Plutôt que de pratiquer une politique d’alliance avec le PC, je préférerais renoncer à mon mandat parlementaire ». Candidat à sa succession aux législatives de mars 1967, Jean Montalat arrive en tête du premier tour avec 39 % des suffrages exprimés (17 286 voix), devant Pierre Pranchère (PCF), qui en obtient 35,9 % (15 928 voix), et le candidat UD-Ve, Jean-Baptiste Brugeaud, 25,1 % (11 150 voix). Son concurrent communiste se désiste en sa faveur en vertu des accords FGDS-PCF et Jean Montalat est nettement réélu au second tour avec 30 722 suffrages (72,3 %) contre 11 779 à Jean-Baptiste Brugeaud.

La fin des années soixante coïncide cependant avec le déclin politique de Jean Montalat. Le Limousin est l’objet d’une offensive gaulliste relayée localement par Jean Charbonnel et Jacques Chirac, lequel est élu député de la troisième circonscription de Corrèze en 1967. La coalition centriste qu’incarne alors Jean Montalat est prise en tenaille entre un mouvement gaulliste en expansion et disposant de relais puissants dans les cercles du pouvoir et un Parti communiste toujours influent.

A Paris, Jean Montalat occupe à nouveau la fonction de vice-président de l'Assemblée nationale d'avril à mai 1968 et préside trois séances. Il est également le seul élu de l’opposition à figurer dans le bureau d’une commission parlementaire, comme vice-président de la commission de la défense nationale, au nom de laquelle il est nommé rapporteur du projet de loi relatif aux corps militaires des ingénieurs de l'armement et des ingénieurs des études et techniques d'armement, le 15 novembre 1967. Au cours de cette législature, il approuve les motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi habilitant le gouvernement à intervenir par ordonnances en matière économique et sociale et débattues les 20 mai, 9 et 16 juin 1967, ainsi que la motion de censure elle-aussi rejetée le 22 mai 1968. Le 17 mai 1968, il pose, d’un accent critique, une question orale sur la politique étrangère menée au Proche-Orient, ainsi que sur les livraisons d’armes, en particulier, à l’Afrique du Sud.

Après la dissolution de l'Assemblée nationale, Jean Montalat est à nouveau candidat aux législatives de juin 1968. Dans sa profession de foi, l'élu socialiste lance un appel aux électeurs gaullistes et communistes tout en brocardant « la société politique gaulliste » et le « régime communiste » : « Nous avons conscience que l'immense majorité de ceux qui votent UNR sont de bons citoyens et que s'ils ne partagent pas nos idées, ils n'en sont pas pour autant des hommes malfaisants. […] Nous qui fûmes gaullistes sous la Résistance, qui avons porté l'uniforme à la Croix de Lorraine de la France Libre, […] sommes décidés à nous battre avec la même énergie contre l’avènement d'une prétendue démocratie populaire. Mais il n'est pas possible de maintenir indéfiniment sous le boisseau cinq millions d'électeurs communistes ! » Le député sortant est réélu selon le même scénario qu'en mars 1967 : il obtient le meilleur score au premier tour (16 621 voix) ; le communiste Pierre Pranchère (14 585 voix), qui devance le fonctionnaire gaulliste Jean Lachaud (11 964 voix), se désiste et Jean Montalat est largement élu au second tour par 24 186 voix, soit 64,7 % des suffrages exprimés.

Le député-maire de Tulle est de nouveau vice-président de l'Assemblée nationale d'avril 1969 à avril 1970 et préside vingt-trois séances. Il retrouve la commission de la défense nationale et des forces armées et intervient à plusieurs reprises sur les questions de défense, dont il s'est fait une spécialité, qu'il s'agisse des problèmes atomiques et de leurs implications militaires, de la protection des hommes du contingent ou des questions délicates posées par les statuts des personnels des armées. Il prend part à la discussion du budget de la défense pour 1969 et 1970, les 30 octobre 1968 et 17 novembre 1969 ; au débat sur la déclaration du gouvernement sur la politique militaire, le 5 décembre 1968 et sur le projet de loi relatif au Conseil supérieur de la fonction militaire, le 14 octobre 1969. Il mène encore une campagne inlassable pour la réouverture du dossier du Commandant de la division Das Reich, Heinz Lammerding, responsable des massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane. A l’Assemblée nationale, le 5 décembre 1969, il déclare : « Je ne parle pas ici dans un esprit de vengeance. Nul, plus que moi, n’est partisan de la réconciliation et de la collaboration franco-allemande. » Il évoque aussi le jumelage de Tulle avec une ville allemande pour conclure que l’on ne peut accepter que ce crime reste impuni.

Le 19 décembre suivant, à la suite de l’ouverture officielle du dialogue entre le PS et le PCF, le député-maire de Tulle démissionne du Parti socialiste et, le 2 avril 1970, quitte le groupe parlementaire dont il fut longtemps le trésorier pour siéger parmi les non-inscrits. Jean Montalat, qui avait suivi la transformation de la SFIO en PS sous l’égide d’Alain Savary, reste hostile aux accords conclus avec le PCF, comme une frange de la SFIO où figurent Max Lejeune, député de la Somme, Emile Muller, Etienne Gagnaire, Georges Donnez... Soutenu par sa section de Tulle, il précise alors : « Je ne suis pas d’accord avec la décision du parti d’engager les conversations avec le Parti communiste, ce qui ne veut pas dire à contrario que je suis d’accord avec M. André Chandernagor quand il tient des dialogues avec les centristes et avec Edgard Pisani. Je ne veux être ni Peppone ni Don Camillo. »

Au cours de la IVe législature, il se prononce en faveur du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur, le 10 octobre 1968, comme de celui sur l’exercice du droit syndical dans les entreprises, le 4 décembre 1968, et de celui sur la garantie des droits individuels, le 28 mai 1970. Il s'oppose au projet de loi « Pleven » sur la répression de nouvelles formes de délinquance dite loi « anti-casseurs », le 4 juin 1970 puis vote pour la réforme du service national, le 10 juin 1970. Jean Montalat vote contre la déclaration de politique générale de Jacques Chaban-Delmas, le 15 octobre 1970.

Aux élections municipales de mars 1971, sa « liste d’entente républicaine et d’administration municipale » réussit à conserver la mairie de Tulle contre une liste d’Union de la gauche. Candidat aux élections sénatoriales du 26 septembre 1971, Jean Montalat convoite le siège laissé vacant par son ami Roger Courbatère, ancien maire radical de Brive-la-Gaillarde, mais il est victime d’un accident de la route, le 17 septembre 1971, alors qu'il visite des délégués sénatoriaux. Il décède le 22 septembre suivant au CHU de Limoges et est inhumé après des obsèques religieuses dans la cathédrale Saint-Martin de Tulle.

Son fils, Jean-François le remplace au conseil municipal. Jean Vinatier, son suppléant, maire de Seilhac, lui succède au Palais-Bourbon.

Jean Montalat était titulaire de nombreuses décorations. Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire, de la Croix de guerre 1939-1945, il avait été décoré de la médaille de la Résistance, de la médaille des Evadés et de la médaille de l’Education physique et sportive.