Jacques Piette

1916 - 1990

Informations générales
  • Né le 13 mai 1916 à Issy-les-moulineaux ( - France)
  • Décédé le 2 avril 1990 à Boulogne-billancourt (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Yonne
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PIETTE (Jacques, Joseph, Léon)
Né le 13 mai 1916 à Issy-les-Moulineaux (Seine)
Décédé le 2 avril à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

Député de l'Yonne de 1956 à 1958

Né le 13 mai 1916, dans un milieu ouvrier modeste de la banlieue parisienne, Jacques Piette est le fils d'un tourneur ajusteur. Il entreprend de brillantes études qui le conduisent du lycée Rollin à la Sorbonne et à la faculté de droit où il obtient une licence en lettres, puis un DES de droit public et le diplôme de l'Ecole des hautes études sociales, tout exerçant la profession d'ouvrier verrier aux établissements Souchon de la Plaine Saint-Denis pour pourvoir à sa matérielle. Tôt engagé en politique, il devient secrétaire administratif du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et adhère dès 1934 à la SFIO où il entre rapidement dans le sillage de Léon Blum. Il rejoint en 1938 le comité directeur du parti, dont il sera de nouveau membre entre 1946 et 1951 puis de 1961 à sa mort. Il a en outre été au début des années 1950 délégué à l'Internationale ouvrière.
Il participe à la campagne de France puis entre en résistance au lendemain de l'avènement du régime de Vichy. Connu sous le pseudonyme de « Colonel Personne », il devient dès 1941 chef du service de documentation du Centre d'information interprofessionnel puis s'affilie à l'Organisation civile et militaire dont il présidera le comité directeur. Il y rencontre à cette occasion Guy Mollet dont le rôle fut par la suite déterminant pour sa carrière. Il prend la tête la même année du réseau Centuries et devient en 1944 inspecteur régional des Forces françaises de l'intérieur. Le général de Gaulle récompense ce grand résistant en le faisant Compagnon de la Libération et en le nommant commissaire de la République à Lille. Outre la croix de guerre avec citations, il reçoit la Légion et sera même promu par François Mitterrand grand officier de cet ordre en mars 1989. Il est par ailleurs l'un des fondateurs du Parisien libéré à la Libération, est choisi comme directeur politique de L'Opinion de Seine-et-Marne en 1946 collabore par la suite régulièrement à Demain et Franc-Tireur. Il adhère enfin à la CGT-FO dès sa création.
Désigné comme secrétaire général au commerce et à l'organisation économique du ministère de la production industrielle, du 1er septembre 1944 au 1er juin 1946, il appartient de façon éphémère au bureau politique de l'UDSR en 1945 et devient conseiller politique de la Fédération mondiale des anciens combattants. Il rejoint l'entourage de Guy Mollet, notamment lorsque ce dernier l'appelle en décembre 1946 comme conseiller technique au ministère des Relations avec le Conseil de l'Europe ou, en juillet 1950, à diriger son cabinet de la vice-présidence du Conseil. En parallèle de ses fonctions d'administrateur provisoire de la société Francolor de 1946 à 1951, il est promu inspecteur général de l'Economie nationale en 1947 et est détaché l'année suivante comme président directeur général des ateliers de construction Lavalette puis, de 1901 à 1955, de la Société nationale de la construction aéronautique du Nord.
Poussé par Guy Mollet à se présenter aux élections législatives du 2 janvier 1956, il conduit la liste SFIO dans l'Yonne. Avec 12 367 des 132 132 suffrages exprimés, soit 9,4% des voix, Jacques Piette est l'un des quatre élus de ce département avec le communiste Jean Cordillot et les indépendants paysans Jean Moreau et Jean Chamant. Une fois son élection validée le 30 mars 1956, il rejoint les commissions de la défense nationale, des affaires économiques, de la production industrielle et de l'énergie. Membre suppléant de la commission des finances, il a également appartenu à la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion de entreprises nationalisées et des sociétés d'économie mixte.
Parlementaire chevronné, il dépose cinq rapports, avis et propositions de loi ou de résolution sur le plan de modernisation et d'équipement, sur les assurances nationalisées et la gestion des administrations publiques ou la répression des fraudes. Il propose surtout une loi, le 18 février 1958, sur la facilitation de l'intégration de l'économie française à l'économie européenne. Il intervient également à six reprises en séances, la plupart du temps au nom de la commission des Affaires économiques lors des discussions des divers projets de finances ou pour défendre le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom. Il pointe notamment les contradictions de l'économie française et du système de production, « à la fois libéral et dirigé, privé et étatique « (20 septembre 1957).
Durant la dernière législature de la IVème République, Il vote les pouvoirs spéciaux, ainsi que le projet de loi sur les institutions en Algérie, en faveur de la CEE de l'Euratom, pour la proclamation de l'état d'urgence. Il vote naturellement pour l'investiture et contre la chute de Guy Mollet, de Maurice Bourgès-Maunoury, vote constamment la confiance à Félix Gaillard ainsi qu'à Pierre Pflimlin lors de son investiture. Il se prononce en faveur de l'investiture du général de Gaulle le 1er juin 1958, lui accorde les pleins pouvoirs le lendemain et vote le même jour le principe d'une révision constitutionnelle.
Candidat à sa propre succession en novembre 1958 dans la 3ème circonscription de l'Yonne puis, en novembre 1962 dans la 2ème circonscription, il y est constamment battu. Il décide alors de se présenter dans la 6ème circonscription du Nord en juin 1968 puis dans la 14ème du Pas-de-Calais en mars 1973 et mars 1978, mais il est systématiquement défait. Il est élu maire d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, en 1971 et le demeure jusqu'à son retrait volontaire en 1989. Il en fut également conseiller général de 1973 à 1985, date de sa non réélection. Bien que l'un des principaux animateurs du courant mollétiste après le congrès d'Epinay-sur-Seine de 1971, il se rallie par la suite au courant majoritaire du parti. Il a par ailleurs été nommé en 1979 délégué national du PS aux conférences économiques internationales. Après l'élection de François Mitterrand en mai 1981, il a été désigné par le nouveau président socialiste à la tête de la mission sur l'extension et la démocratisation du secteur public industriel puis s'est vu confier la présidence de la Caisse nationale de l'industrie. Il a enfin été nommé conseiller d'Etat au tour extérieur en juillet 1981. Il a par la suite présidé le groupe Frontières qui a présidé à l'élaboration des propositions françaises sur la modalité d'abolition des frontières fiscales dans la CEE en vue du traité de Maastricht de 1992 sans toutefois en voir la concrétisation puisqu'il est décédé d'une crise cardiaque le 2 avril 1990.