Victor Priou

1908 - 2000

Informations générales
  • Né le 1er octobre 1908 à Quélaines (Mayenne - France)
  • Décédé le 1er janvier 2000 à Château-gontier (Mayenne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Mayenne
Groupe
Rassemblement du peuple français - ARS
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Mayenne
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la IVe République

PRIOU (Victor, Joseph, Jean-Baptiste)
Né le 1er octobre 1908 à Quelaines (Mayenne)
Décédé le 1er janvier 2000 à Château-Gontier (Mayenne)

Député de la Mayenne de 1951 à 1958

Fils et petit-fils de fermiers mayennais catholiques aisés et bien implantés localement - son grand-père et son grand-oncle paternels été conseillers municipaux de Quelaines au lendemain de la première guerre mondiale -, Victor Priou devient agriculteur dans l’exploitation familiale. Il exerce cette profession jusqu’à la guerre, hormis durant son service militaire où il participe, en 1929-1930, à l’occupation de la Rhénanie. Mobilisé en septembre 1939, il combat lors de la campagne de France. Il est démobilisé au lendemain de la victoire. Durant l’occupation, il dirige le réseau de résistance des « Trois clefs » et participe à la libération de son département. Son comportement courageux, comme sa notoriété, lui valent, outre la croix du Combattant volontaire de la Résistance, la médaille de la Résistance et celle de la Libération. Il est élu maire de Peuton ; il y sera réélu jusque dans les années 1980. Cette remarquable longévité municipale lui a permis d’accéder à la trésorerie de l’Association départementale des maires et adjoints de la Mayenne et d’obtenir la médaille de vermeil départementale et communale.
Après la guerre, Victor Priou accumule également les responsabilités agricoles et rurales. Il est confirmé dans ses fonctions de président du syndicat local des agriculteurs, qu’il occupait déjà depuis 1942. Il devient administrateur de la mutualité sociale agricole, puis vice-président de la Caisse intercommunale du Crédit agricole. Par la suite, il entre à la Chambre départementale d’agriculture où il reste plus de trente ans, fonde et préside le Groupement départemental de défense sanitaire du bétail de la Mayenne, en rejoint la Fédération nationale, dont il fut successivement trésorier puis vice-président, et accède enfin en 1970 à la Chambre régionale d’agriculture. A ce titre, il est fait chevalier, puis officier du Mérite agricole et médaille d’argent de la Mutualité coopérative du Crédit agricole.
Bien que principalement attaché à la défense des intérêts de sa profession, Victor Priou n’en soutient pas moins activement la campagne de Jacques Soustelle, candidat de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) à la première Constituante, dans le département de la Mayenne. Il adhère au Rassemblement du peuple français (RPF) en mai 1947 et se présente sous ces couleurs aux élections cantonales d’avril 1949 dans le canton de Cossé-le-Vivien où il est constamment réélu jusqu’en 1973.
Victor Priou accepte de seconder le député sortant Jean-Marie Bouvier O’Cottereau et conduit, en vue des élections législatives du 17 juin 1951, la liste présentée par le RPF. Avec 34 949 des 122 693 suffrages exprimés, soit 28,5% des voix, cette dernière arrive en seconde position derrière la liste du Mouvement républicain populaire (MRP) qui recueille 39,9%. Les deux listes obtiennent chacune deux des quatre sièges à pourvoir. Victor Priou est donc élu et, une fois son élection validée le 6 juillet 1951, est nommé membre des commissions de l’éducation nationale (1951-1955), de la famille, de la population et de la santé publique (1953-1955) et de l’intérieur (1955). Son activité parlementaire est peu soutenue, puisqu’il n’intervient que deux fois en séance sur la fixation du prix du blé, le 8 juillet 1952, et, le 6 mars 1953, sur les avantages à modifier les dates des congés scolaires. Il ne dépose aucun texte au cours de cette législature. Durant cette dernière, il vote pour les lois Marie et Barangé, se prononce contre le projet de Communauté européenne de Charbon et de l’Acier (CECA), pour l’adoption de l’échelle mobile des salaires, contre le premier cessez-le-feu en Indochine, contre la mise en place de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), s’abstient sur les accords de Genève, mais soutient ceux de Londres. Il vote entre-temps contre la motion Aumeran, c’est-à-dire pour la Communauté européenne de défense (CED), pour les accords de Paris, pour la proclamation de l’état d’urgence en Algérie. Il s’abstient lors de l’investiture du premier cabinet d’Edgar Faure et vote sa chute, mais soutient systématiquement le second cabinet du député du Jura. Il accorde sa confiance lors des investitures d’Antoine Pinay et de Joseph Laniel et vote la chute de ce dernier. Il s’abstient de nouveau lors de l’investiture de Pierre Mendès France, mais contribue à sa chute.
En mars 1952, alors qu’Antoine Pinay est investi président du Conseil, les gaullistes s’entre-déchirent face aux exclusives lancées par le général de Gaulle contre lesquelles les protestations parlementaires montent. En juillet suivant, Victor Priou quitte le groupe RPF avec plusieurs de ses collègues pour constituer le groupe des indépendants d’action républicaine et sociale. Il se présente en tête d’une liste d’« union des indépendants et paysans d’Action républicaine et sociale » aux élections législatives anticipées du 2 janvier 1956, Jean-Marie Bouvier O’Cottereau ayant décidé de ne pas se représenter. Avec 31 800 des 129 738 suffrages exprimés, sa liste obtient 24,5% des voix, score suffisant pour lui permettre de retrouver son siège, les trois autres se répartissant entre la SFIO, le MRP et la liste poujadiste.
Après la validation de son élection le 20 janvier 1956, Victor Priou siège au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale. Il retrouve la commission de l’intérieur (1956-1958) et celles des moyens de communication et du tourisme (1956-1957), puis des affaires économiques (1957-1958). Il se révèle un peu plus actif durant cette dernière législature en déposant six propositions de loi. Il n’intervient pas en séance publique. Outre plusieurs propositions tendant à l’augmentation du droit de consommation d’alcool ou l’abrogation du statut des bouilleurs de cru décidée par Mendès France, il prône la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et des allocations familiales pour les familles nombreuses, des remises universitaires aux enfants des familles rurales, la validation des services locaux des agents des collectivités territoriales affiliés au régime de retraites des fonctionnaires d’État ou, le 12 juillet 1957, la révision de la classification de certaines unités combattantes au titre de la guerre de 1914-1918. Il vote les pouvoirs spéciaux, puis le projet de loi sur les institutions en Algérie, vote pour la Communauté économique européenne (CEE) et l’Euratom et contre la proclamation de l’état d’urgence. Il vote contre l’investiture, puis pour la chute de Guy Mollet, refuse sa confiance à Bourgès-Maunoury lors de son investiture puis de sa chute, vote pour l’investiture, puis pour la chute de Félix Gaillard. Il ne prend pas part au vote d’investiture de Pierre Pflimlin. Il vote enfin la confiance au général de Gaulle, le 1er juin 1958, lui accorde les pleins pouvoirs le lendemain et accepte le même jour le principe d’une révision constitutionnelle.
Candidat indépendant et paysan dans la deuxième circonscription de la Mayenne aux élections législatives de novembre 1958, Victor Priou obtient 11 132 des 39 842 suffrages exprimés, soit 28% des voix et accède au second tour. Il est victime d’une triangulaire où il recule à la troisième place. Avec 20,2% des voix, soit 7 887 des 39 000 suffrages exprimés, il perd son siège. L’année suivante, il est battu aux élections sénatoriales comme il l’est de nouveau aux législatives de 1962, 1967 et 1973. Il renonce à se présenter à celles de 1978. Bien qu’il conserve ses mandats cantonaux et municipaux respectivement jusqu’en 1979 et 1983 ainsi que d’importantes fonctions professionnelles à l’échelon départemental et régional, la carrière parlementaire de Victor Priou s’achève avec la Quatrième République. Il est décédé le 1er janvier 2000 à Château-Gontier.