René, Roger, Simon Tamarelle

1900 - 1968

Informations générales
  • Né le 31 décembre 1900 à Availle-limouzine (Vienne - France)
  • Décédé le 17 mars 1968 à Bihorel (Seine-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-Maritime
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie de la IVe République

TAMARELLE (René, Roger, Simon) Né le 31 décembre 1900 à Availles-Limouzine (Vienne) Décédé le 17 mars 1968 à Bihorel-lès-Rouen (Seine-Maritime) Député de la Seine-Maritime de 1956 à 1958 Ses études achevées, René Tamarelle combat au Maroc dans la guerre du Rif, sous la direction du maréchal Pétain en 1925, ce qui lui vaut la médaille coloniale et la croix du combattant. Puis il devient directeur d’une institution libre catholique, le pensionnat Saint-Victrice, qui comprend une école et un collège, à Bihorel (Seine-Maritime). Depuis la Libération, il est maire de cette commune, préside son comité des fêtes de la jeunesse catholique, et bénéficie donc d’une bonne implantation locale. Mais il est aussi président du syndicat national professionnel de l’enseignement libre et président d’honneur de l’Union fraternelle des anciens combattants. Il s’engage d’abord dans le parti républicain et social de la Réconciliation française, fondé en août 1945 par les partisans du colonel de La Rocque, ancien chef des Croix de feu et du parti social français (PSF). Ce parti considère que « le relèvement de la France » ne peut avoir lieu qu’après la réconciliation préalable des pétainistes et des gaullistes. Aux élections législatives de juin 1951, René Tamarelle est l’un de ses candidats, dans la 1ère circonscription de la Seine inférieure, en quatrième position sur la liste du maire de Rouen, Jacques Chastellain, de l’Union des Indépendants Paysans et Républicains nationaux, qui n’obtient que deux élus. En novembre 1952, il est à nouveau candidat sous l’étiquette « Républicain indépendant » aux élections partielles qui ont lieu après le décès de Georges Heuillard. Mais avec 16,8 % des voix, il préfère se retirer avant le second tour. Puis il adhère au mouvement antifiscal, lancé dans le Lot en 1953 par Pierre Poujade, qui devient l’Union des commerçants et des artisans (UDCA). De la lutte contre le fisc, ce mouvement élargit son action à la défense des catégories sociales menacées par l’évolution économique, exalte les valeurs familiales et, se voulant apolitique, fait preuve d’antiparlementarisme. Ce sont les législatives anticipées de janvier 1956 qui permettent à René Tamarelle d’entrer au Parlement, grâce à la vague poujadiste qui porte cinquante-deux députés à l’Assemblée. Il est en tête de la liste d’Union et de Fraternité française, du nom des deux périodiques dont s’est doté le mouvement, dans la 1ère circonscription de la Seine-Maritime. Alors que ses cinq co-listiers, tous des artisans, représentent les travailleurs indépendants défendus par l’UDCA, René Tamarelle, directeur d’une institution religieuse privée et « père de cinq enfants », entend incarner les valeurs traditionnelles de la famille et du catholicisme. Dans sa profession de foi, il dénonce « les politiciens professionnels » et « les trusts apatrides » qui mènent, selon lui, le pays à « la faillite », tant sur le plan économique qu’international. Cet ancien combattant colonial critique, en effet, avec violence le déclin de l’empire, en Indochine, en Tunisie et au Maroc, conformément à une orientation de l’UDCA adoptée lors de son congrès d’Alger en novembre 1954. Comme les autres candidats poujadistes, il déclare vouloir « sauver la nation », s’engage à démissionner une fois ce but atteint, et réclame la convocation d’états généraux. Avec 28 817 voix, soit 12 % des suffrages exprimés, René Tamarelle réalise le même score que le mouvement à l’échelle nationale. Et il est élu derrière les deux députés communistes, un socialiste, et l’ancien président du Conseil radical-socialiste André Marie. A la différence de onze de ses camarades, son élection à l’Assemblée nationale est validée le 20 janvier 1956. Il siège à la Commission des affaires économiques, puis en 1957, à celle de l’intérieur et, durant toute la législature, à celle de l’éducation nationale. Il est également nommé juré suppléant à la Haute Cour de justice en mai 1956. Son activité législative et à la tribune est importante. Le 31 janvier 1956, lors du débat d’investiture du socialiste Guy Mollet, il exige « une amnistie générale, tant fiscale que pénale, qui, seule permettra de rétablir entre les assujettis et les administrations des rapports normaux ». Au nom des travailleurs indépendants, il dénonce le caractère « dirigiste » de la loi tendant à favoriser la construction de logements et d’équipements collectifs, parce qu’elle serait une « tentative de collectivisation de la construction » (novembre 1956). Et il dépose plusieurs projets de loi en faveur des commerçants : sur les baux commerciaux (juin 1957), et sur la réglementation de l’ouverture et de la fermeture des boulangeries pendant la période des congés annuels payés (juin 1957). Fidèle à ses valeurs catholiques, il défend l’enseignement privé (novembre 1956) et invite le gouvernement à émettre un timbre commémoratif pour le centenaire de Lourdes (janvier 1958). Avec le reste de son groupe, il est systématiquement dans l’opposition lors des votes en séance plénière. Il n’accorde les pouvoirs spéciaux en Algérie à aucun des gouvernements successifs (mars 1956, juillet et novembre 1957), parce que son groupe les juge inefficaces et qu’il préfèrerait une loi anti-terroriste (12 novembre 1957). Et il s’oppose à la loi cadre qui réviserait les institutions pour l’Algérie (septembre 1957 et janvier 1958), en exigeant le maintien de liens indissolubles avec la France et une administration analogue à celle de la métropole (septembre 1957). Il refuse également avec les autres poujadistes la ratification du traité de Rome instaurant la CEE et l’Euratom (juillet 1957), et il contribue à la chute du gouvernement de Félix Gaillard (15 avril 1958). Son groupe s’étant prononcé dès le 26 mai pour un « gouvernement de salut public » présidé par le général Gaulle, il lui accorde l’investiture le 1er juin, et les pleins pouvoirs le lendemain. Aux législatives de novembre 1958, René Tamarelle se représente, dans la 1ère circonscription de la Seine-Maritime, comme chrétien indépendant. Mais il n’obtient que 2 182 voix, soit 0,4 % des suffrages exprimés, et se retire avant le second tour. Il prend sa retraite de directeur du pensionnat Saint-Victrice en 1965, mais devient secrétaire et trésorier de l’Association des maires de la région rouennaise. Il est encore une fois candidat à un mandat national. Aux législatives de mars 1967, dans la 1ère circonscription de la Seine-Maritime, il est le suppléant de l’ancien ministre et député gaulliste, Roger Dusseaulx, qui est réélu. Alors qu’il est toujours maire de Bihorel, il décède le 17 mars 1968 à l’âge de soixante-sept ans.