Gérard Yvon
1908 - 1970
YVON (Gérard, Pierre, André)
Né le 30 décembre 1908 à Courmemin (Loir-et-Cher)
Décédé le 24 décembre 1970 à Vendôme (Loir-et-Cher)
Député du Loir-et-Cher de 1962 à 1968
Fils d'un receveur des postes, Fernand Yvon et de Germaine Courcelle, Gérard Yvon suit des études à l'école primaire supérieure d'Onzain (Loir-et-Cher) puis, à partir de 1925, à l'Ecole normale d’instituteurs de Blois où il obtient ses deux brevets, élémentaire, puis supérieur en 1928. Il exerce plus de trente-sept ans les fonctions d’instituteur public, successivement à Noyers, Maslives, Contres, puis Vendôme, où il est adjoint, puis directeur de l'école primaire de Saint-Agil, de 1932 à 1951, avec cinq adjoints à ses côtés. Il fait par ailleurs fonction de secrétaire de mairie. Syndiqué, conseiller syndical du SNI (Syndicat national des instituteurs), il siège à la commission administrative technique du 1er degré. Il accomplit son service militaire en 1928-1929, au 168ème régiment d’infanterie, comme soldat de 2ème classe.
Il se marie, le 6 août 1932, à Herbault, avec Geneviève Bourreau, née le 13 septembre 1910 à Binas, qui exerce comme institutrice publique de 1932 à 1965 et avec laquelle il a eu trois enfants.
Ayant adhéré au Parti socialiste en 1930, Yvon est l'un des délégués de la Fédération socialiste SFIO du Loir-et-Cher au congrès de Mulhouse en 1935. Comme beaucoup d’instituteurs de ce temps, il commence tardivement une carrière d’élu. Directeur d'école à Vendôme depuis 1951, secrétaire de section en août 1952, il est candidat aux élections municipales sur la liste d'Union républicaine et socialiste le 26 avril 1953. Désigné maire, le 6 mai suivant, avec seulement trois voix SFIO et six voix communistes sur vingt-trois conseillers, après la démission des conseillers modérés et la dissolution du conseil municipal par le préfet, il est réélu avec sept autres candidats socialistes en juin 1953. Il est immédiatement porté à la vice-présidence de l’association départementale des maires. Réélu à la première magistrature municipale, confirmé de nouveau le 8 mars 1959, puis le 14 mars 1965 (sur une liste comprenant huit SFIO, douze divers gauche ; quatre Centre démocrate et trois modérés), il reste maire de Vendôme jusqu'à sa mort.
Gérard Yvon est candidat socialiste, sans succès, au Conseil de la République le 19 juin 1955 sur une liste dite « d’Union des gauches » avec le sénateur sortant Le Guyon (RGR). Il obtient 188 voix au premier tour et 292 au second sur 734 exprimés. Il est ensuite candidat aux élections législatives de janvier 1956 — comme colistier de Kléber Loustau qui élu devient ministre de Guy Mollet. Candidat au scrutin d’arrondissement en novembre 1958 dans la 3ème circonscription du Loir-et-Cher, il arrive deux cents voix seulement derrière le candidat MRP, Pierre Mahias (7 766 suffrages contre 7 987). Mais il est battu, avec 9 800 suffrages contre 14 811 à Mahias au second tour, le candidat communiste, Raymond Hamel s’étant maintenu, ainsi que le poujadiste, Robert Pesquet.
Gérard Yvon est élu député socialiste de la circonscription de Vendôme (3ème du Loir-et-Cher) en novembre 1962. Il arrive en 2ème position au premier tour, avec 8 230 voix (sur 49 380 inscrits et 30 459 exprimés), derrière le député sortant MRP Pierre Mahias, mais devant son concurrent communiste, Roger Leclerc, secrétaire de la fédération du Loir-et-Cher du PCF qui obtient 5 139 suffrages au premier tour. Il l’emporte au 2ème tour avec 17 796 voix (sur 34 903 exprimés), contre 17 107 à son adversaire député sortant, en bénéficiant du désistement du candidat du PCF. Membre du groupe socialiste, il est nommé membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales le 12 décembre 1962, puis constamment reconduit dans cette commission. En 1964, il intervient au nom de son groupe pour critiquer le budget de la santé.
Candidat FGDS à Vendôme en mars 1967, il est réélu député au deuxième tour, en bénéficiant du désistement du candidat communiste, avec 22 920 voix sur 38 402 suffrages exprimés. A l'Assemblée nationale, il appartient à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il préside par ailleurs la Commission d'étude des affaires sociales. Chargé d'étudier avec les techniciens du Parti socialiste les questions intéressant les hôpitaux, il est le porte-parole de l'opposition lors de la discussion des budgets de la santé publique et de la population.
Vice-président de l’Association des maires du Loir-et-Cher à partir de 1963, vice-président de l’Office départemental des HLM, membre de la commission exécutive fédérale de la SFIO de 1963 à sa mort, vice-président du comité exécutif départemental de la FGDS à sa fondation en 1966, Yvon renforce encore sa position locale en se faisant élire conseiller général SFIO de Vendôme, le 1er octobre 1967. Il succède à Abel Norguet, divers gauche, qui ne se représente pas. Mais s’il conserve ses mandats locaux jusqu’à son décès, sa carrière parlementaire prend fin brusquement à l’occasion des événements de mai-juin 1968. De nouveau candidat FGDS aux élections législatives, le 30 juin 1968 il est battu au second tour. Il est alors membre du bureau de l'Union internationale des maires.
Yvon meurt deux ans plus tard le 24 décembre 1970 à Vendôme. Il était officier des Palmes académiques, titulaire de la Médaille d’honneur (argent) des départements et communes et de la Médaille d’argent des sports.