Guillaume Le Caroff

1914 - 1995

Informations générales
  • Né le 22 juillet 1914 à Maël-carhaix (Côtes-du-Nord - France)
  • Décédé le 30 novembre 1995 à Rostrenem (Côtes d'Armor - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 22 juillet 1914 à Maël-Carhaix (Côtes-du-Nord)
Décédé le 30 novembre 1995 à Rostrenen (Côtes-d'Armor)

Député des Côtes-du-Nord de 1956 à 1958

Fils de François Le Caroff, agriculteur, et de sa femme (née Louise Lincot), Guillaume Le Caroff vient au monde le 22 juillet 1914 dans le village de Maël-Carhaix. Aîné d'une famille de six enfants, il fait des études secondaires avant de reprendre l'exploitation paternelle et de devenir gérant de coopérative agricole.

Mobilisé en 1939 au 68e GRDI, il se bat lors de la campagne de France, mais il est fait prisonnier à Dunkerque le 4 juin 1940, et interné au Stalag de Neübrandenburg. A la libération, Guillaume Le Caroff se met au service de ses concitoyens à travers plusieurs mandats électifs : il devient maire de Kergrist-Moëlou et conseiller général du canton de Rostrenen. Il s'engage nettement dans le parti communiste, devenant secrétaire fédéral du PCF. De 1947 à 1950, il est aussi secrétaire général de la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA).

En 1951, Guillaume Le Caroff figure en deuxième position sur la liste communiste qui recueille, dans le département des Côtes-du-Nord, 26,6 % des suffrages exprimés. Mais un apparentement conclu entre les listes SFIO, MRP et radicale socialiste-UDSR remporte la majorité absolue, et donc tous les sièges à pourvoir. En 1956 en revanche, le parti communiste choisit Guillaume Le Caroff comme tête de liste ; aucun apparentement n'ayant été conclu, cette liste, avec 24,4 % des voix, obtient deux mandats.

Guillaume Le Caroff, à l'Assemblée nationale, est nommé membre de la Commission de l'agriculture, et son activité parlementaire est exclusivement consacrée à ce secteur économique. Il dépose, dès le 27 janvier 1956, en compagnie de Waldeck-Rochet et d'autres députés communistes, une proposition de loi tendant à réduire de 25 % les prix de fermage majorés abusivement par rapport à 1939 (année qui servait de référence afin de contenir l'augmentation des fermages). Plus généralement, à travers ses dépôts, ses rapports et ses interventions, Guillaume Le Caroff se fait le défenseur des petites exploitations familiales qui prédominent dans son département ; ainsi le 2 mars 1956, il prend la parole devant ses pairs pour appeler l'attention du gouvernement sur les difficultés et les préoccupations particulières des primeuristes et des éleveurs de la région de l'Ouest. Il dénonce le retard dans l'équipement rural et déclare : « Une véritable politique agricole de soutien aux exploitations familiales et de larges crédits d'équipement sont les meilleurs moyens d'enrayer l'exode rural qui va croissant. » L'année suivante, il critique vivement les choix politiques du gouvernement, déplorant leurs conséquences pour les petits fermiers et métayers, et met en garde le ministre : « Si vous laissez la paysannerie dans sa situation actuelle, dans la misère et le désespoir, vous provoquerez une diminution de la production, entraînant ainsi la ruine de l'agriculture et celle du pays, car la France sans l'agriculture ne serait pas la France. »

Avec le groupe communiste, Guillaume Le Caroff accorde sa confiance à Guy Mollet le 31 janvier 1956, mais la refuse à Maurice Bourgès-Maunoury le 12 juin 1957. Il vote contre la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom, le 9 juillet 1957, et n'accorde pas au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Il s'abstient volontairement lors du vote de confiance à Pierre Pflimlin le 13 mai 1958, soutient la révision de la Constitution (27 mai), et refuse la confiance au général de Gaulle le 1er juin. Le lendemain, il refuse également de lui accorder les pleins pouvoirs .

Guillaume Le Caroff se présente à nouveau aux suffrages de ses concitoyens en 1958 et vote contre la révision constitutionnelle ; mais, arrivé en tête au premier tour avec 12 846 voix contre 11 757 au MRP Alain Le Guen et 10 209 au socialiste Alexandre Thomas, il est battu dans une triangulaire qui favorise Alain Le Guen. Ses candidatures à des mandats de député ou de sénateur à partir de 1958 ne seront plus couronnées de succès ; Guillaume Le Caroff reste actif au service du PCF, et poursuit son travail d'élu local : maire de Kergrist-Moëlou jusqu'en 1970, il devient maire de Rostrenen en juin 1970, réélu en 1971. Il demeure aussi conseiller général du canton de Rostrenen sans discontinuer de 1945 à 1985.

Retraité depuis 1968, Guillaume Le Caroff décède le 30 novembre 1995 à Rostrenen. Il était marié et père de deux enfants.