Christian, Charles, Auguste Bonnet
1921 - 2020
Né le 14 juin 1921 à Paris (12e)
Député du Morbihan de 1956 à 1958
Né à Paris d'un père qui, après avoir dirigé une entreprise, est entré, en 1934, comme rédacteur au Ministère des Travaux Publics et d'une mère originaire d'une famille terrienne du Nord, Christian Bonnet fait ses études au Collège Stanislas, puis à la Faculté de Droit et à l'Ecole libre des Sciences Politiques. Il est docteur en droit et diplômé de sciences politiques. Voulant échapper au Service du Travail Obligatoire après 1942, il exerce plusieurs petits métiers, dont ceux de bagagiste et d'apprenti ajusteur à la S.N.C.F. Le 7 avril 1943, il se marie à une lorientaise, Christiane Mertian, dont il aura cinq enfants. En janvier 1945, il s'engage dans la première armée française. A la fin de la campagne de France, il est officier juriste au Gouvernement militaire interallié en Allemagne.
Démobilisé en janvier 1946, il devient, alors, Chef du Service économique de la Fédération Nationale des Industries et Commerces de l'Alimentation, et est appelé, en 1947, à prendre la direction d'une entreprise de conserves de poisson, à Quiberon, la Société Delory, dont le siège est à Nantes. En 1952, il est nommé président du Conseil d'administration de la Société « Les grandes marques de conserves du Maroc ». En 1954, il est aussi Président de la Chambre syndicale des Fabricants de conserves du Morbihan et Vice-Président de la Fédération Nationale des Conserveries des produits de mer ainsi que membre du Comité d'Aménagement du Morbihan.
Le 2 janvier 1956, pour les élections législatives, il se présente, en troisième position sur une liste « Républicaine d'Union Nationale et d'Action Populaire et Paysanne », rattachée au Mouvement Républicain Populaire. La profession de foi le présente comme « un homme dynamique dont les responsabilités de chef d'entreprise et les attaches familiales et professionnelles avec la région lorientaise, centre de vie économique, en font le porte-parole désigné des activités commerciales, artisanales et industrielles du département ». Pour sept sièges à pourvoir, sept listes sont en présence. Un apparentement est conclu entre le M.R.P., les Indépendants et Paysans, les Républicains Sociaux. Sur 339 358 électeurs inscrits et 275 315 suffrages exprimés, les listes apparentées obtiennent 144 077 suffrages, soit 6 419 suffrages de plus que la majorité absolue fixée à 137 658 voix. Les sièges sont donc attribués aux listes apparentées, cinq vont à la liste républicaine d'Union Nationale qui a regroupé 90 775 suffrages, deux à la liste d'Union des Indépendants et Paysans, qui obtient 38 335 suffrages.
Une fois son élection validée, le nouveau député du Morbihan est nommé membre des Commissions des affaires économiques et de la marine marchande et des pêches. Il est, en outre, nommé membre de la Commission Supérieure du Crédit Maritime Mutuel. Le 19 novembre 1957, la Commission de la marine marchande et des pêches le désigne pour faire partie d'une sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles et des sociétés d'économie mixte.
Il montre une grande activité parlementaire en déposant plusieurs propositions de loi portant sur le crédit maritime mutuel et les pêches ou en intervenant aussi dans les débats de politique générale. Il marque à plusieurs reprises son intérêt pour une gestion du secteur public tenant compte de la rentabilité et de la productivité. Ainsi, le 29 novembre 1956, dans le débat sur l'Aviation civile et commerciale, il exprime sa crainte qu'Air France ne s'installe « dans le déficit ». Surtout, il insiste sur la nécessité d'une réforme des institutions. Le 23 octobre 1956, au nom d'un « Mouvement des Nouveaux Elus », il insiste : « Si nos institutions ne sont pas promptement réformées, l'évolution qui s'amorce nous conduira au désastre, tant il est vrai que les liens de la métropole avec la terre d'Afrique sont, en définitive, beaucoup plus fonction du pouvoir d'attraction de la métropole que de la lettre des statuts. » Le 18 mars 1958, encore, dans un débat sur la révision constitutionnelle, il affirme « l'heure n'est plus à l'habileté, à la temporisation, aux demi-mesures, elle est aux grands renouvellements ». Le 1er juin 1958, il vote la confiance au Général de Gaulle et le 2 juin, les pleins pouvoirs. En avril, Christian Bonnet a été élu conseiller général de Belle-Ile-en Mer.