Grands discours parlementaires

  • Paul Rabuan (15 septembre 1848)

    Paul Rabuan : L'abolition complète de la peine de mort (15 septembre 1848)

    Un des tout premiers actes du gouvernement provisoire fut d'abolir la peine de mort en matière politique. Lors du débat sur le projet de Constitution, Paul Rabuan demande à l'Assemblée nationale de décider l'abolition complète de la peine capitale, et donc de l'étendre à la matière criminelle. Son argumentation repose sur le caractère illégitime, illégal et inutile de cette peine qui ne sera supprimée qu'en 1981.

       

          

    Le citoyen Paul Rabuan. À presque toutes les époques, il s'est rencontré des hommes généreux qui ont demandé l'abolition de la peine de mort. Ainsi, comme on l'a rappelé tout à l'heure, au commencement de la grand...

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  • Hippolyte Detours (15 septembre 1848)

    Hippolyte Detours : L'inviolabilité du suffrage universel (15 septembre 1848)

    Inscrit dans la Constitution de 1793, mais appliqué pour la première fois en 1848, le suffrage « universel » (dont on excepte encore les femmes) est une conquête menacée.

    Hippolyte Detours demande qu'il soit consacré, dans le préambule de la Constitution de la IIe République, comme un droit imprescriptible qu'aucune assemblée ne pourrait suspendre ou altérer

     

     

    Le citoyen président. M. Detours propose de terminer le préambule par l'article additionnel suivant :
    « Toutefois, et préalablement, l'Assemblée nationale, élue en vertu du droit universel de suffrage, source et base de tous les pouvoirs dans la République, doit déclarer et déclare solennellement que l...

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  • Ledru-Rollin (11 septembre 1848)

    Ledru-Rollin : Le droit au travail (11 septembre 1848) 

    Alexandre Ledru-Rollin, républicain progressiste et député radical du Mans, est un des chefs de file de la campagne des Banquets qui entraîna la révolution de 1848 et l’avènement de la IIème République. En 1849, il devient le chef du groupe parlementaire la Montagne qui réunit plus de deux cents députés.
    Dans ce discours, il s’engage en faveur du droit au travail pour les citoyens valides et du droit à l’assistance pour les infirmes. Parmi ses autres combats, il fera notamment adopter, en tant que ministre de l'intérieur du Gouvernement provisoire, le suffrage universel masculin.

      

    Le citoyen Ledru-Rollin : Le droit au travail ! Mais il était la pensée favorite, le mobile constant des ho...

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  • Victor Hugo (11 septembre 1848)

    Victor Hugo : La liberté de la presse (11 septembre 1848)

    Victor Hugo prend part à la discussion d'un projet de décret sur l'état de siège ayant pour objet de transmettre au pouvoir judiciaire le droit de suspendre les journaux, qui était du ressort du pouvoir exécutif.

    Sans entrer dans la discussion de ce projet de décret qui tente, inefficacement selon lui, de limiter les dérives autoritaires du pouvoir, il s'élève violemment contre la suspension des journaux.

       

    Le citoyen Victor Hugo.  Eh bien, messieurs, permettez-moi de le dire, il est bon de poser les principes ; car les principes posés dessinent les situations. Les véritables amis de l'ordre ont toujours été les plus sérieux amis de la liberté. (Très bien !). Combattre l'anarchie...

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  • Agricol Perdiguier (9 septembre 1848)

    Agricol Perdiguier : Le maintien de la limitation des horaires de travail (9 septembre 1848)

    Le 2 mars 1848, un décret du gouvernement provisoire limite la journée de travail à 10 heures à Paris et à 11 heures en province.

    Au nom de la libre concurrence, cette mesure est mise en cause par l'Assemblée constituante élue le 23 avril.

    Agricol Perdiguier refuse que cette conquête soit abandonnée.

      

    Le citoyen Perdiguier. Citoyens représentants....... le décret du 2 mars était une conquête des ouvriers ; ils croyaient que le travail serait dorénavant pour eux moins meurtrier et le salaire assez élevé pour qu'il leur fût possible de vivre en travaillant. Cependant ce décret, qui leur donnait espoir, va être abrogé.

    Si nous voulons en cr...

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  • Alphonse de Lamartine (7 septembre 1848)

    Alphonse de Lamartine : Le droit au travail (7 septembre 1848)

    Ayant joué un rôle éminent dans la Révolution de février 1848 - il fut membre du gouvernement provisoire - Lamartine, député à l'Assemblée nationale élue les 23 et 24 avril 1848, intervient dans la discussion du projet de Constitution dont l'ambition est d'assurer à la France de "marcher plus librement dans la voie du progrès et de la civilisation". Son préambule énonce les droits et devoirs nécessaires pour y parvenir. Parmi eux, le droit au travail. En toile de fond de la discussion, l'expérience des ateliers nationaux qui a inauguré l'action réformatrice du gouvernement provisoire et dont la suppression a provoqué les dramatiques journées révolutionnaires de juin.

    Le 7 septembre 1848, Lamartine, qui a démissionné de la Commissi...

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  • Pierre Leroux (30 août 1848)

    Pierre Leroux : Limiter la durée journalière de travail (30 août 1848) 

    Candidat des démocrates-socialistes, Pierre Leroux est élu député de la Seine à l’Assemblée constituante de 1848. Il milite en faveur d’un socialisme mutualiste et associationniste et prend la défense des révolutionnaires de 1848. Après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, il s’exile à Londres puis à Jersey, où il est le voisin de Victor Hugo.
    Dans ce discours, il s’engage pour une limitation de la durée quotidienne de travail, un engagement déjà pris par le Gouvernement provisoire qui, le 2 mars, 1848, avait publié un décret limitant la journée de travail à 10 heures à Paris et à 11 heures en province. L’Assemblée constituante étant sur le point de revenir sur cette mesure au nom de la libre-concurrence, plusieurs députés...
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  • Pierre-Joseph Proudhon (31 juillet 1848)

    Pierre-Joseph Proudhon : « Ou la propriété emportera la République, ou la République emportera la propriété » (31 juillet 1848)

    Pierre-Joseph Proudhon est le premier anarchiste, entendant l’anarchie au sens de : « la liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ».
    Il est député de la Seine depuis 1848 lorsque la révolte des Parisiens éclate, il la soutient.
    Dans ce discours, il évoque la notion de propriété qu’il avait déjà développée dans son premier grand ouvrage, Qu’est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, en 1840, dans lequel il avait rendu célèbre la formule « La propriété, c’est le vol ».

      

    Le citoy...

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  • Louis Blanc (10 mai 1848)

    Louis Blanc : La création d'un ministère du progrès et du travail (10 mai 1848)

    Membre du gouvernement provisoire, Louis Blanc, au lendemain des journées de février, a présidé la Commission pour les Travailleurs.
    Très attaqué et ne disposant pas des moyens nécessaires pour mener une politique vigoureuse de lutte contre la misère, il a démissionné. Retrouvant sa liberté de parole il conjure ses collègues de l'Assemblée nationale de décider la création d'un ministère du travail et du progrès, seul apte à triompher de la misère et de la faim qui mènent la société à l'abîme.

      

    Le citoyen Louis Blanc. Je me présente à vous l'esprit libre de toute préoccupation personnelle. (Agitation).
    Placé en dehors du pouvoir, heureux de n'avoir plus à en porte...

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  • Alexis de Tocqueville (27 janvier 1848)

    Alexis de Tocqueville : « Je crois que nous nous endormons sur un volcan » (27 janvier 1848)

    Député de la Manche depuis 1839, Alexis de Tocqueville est une personnalité du parti de l'Ordre, un parti conservateur, et considère que la révolution de 1848 trahit celle de 1789. C’est pourquoi il approuve sans réserve la répression des manifestants.
    Membre de la Commission chargée de la rédaction de la Constitution française de 1848 il défend les institutions libérales, le bicamérisme (la séparation du Parlement en deux chambres distinctes), la décentralisation ainsi que l'élection du Président de la République au suffrage universel.
    Dans ce discours, Alexis de Tocqueville anticipe le soulèvement parisien contre Louis-Philippe qui se produit à la fin du mois de février 1848, ainsi que le Printemps des peu...
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